Dans le monde entier, des millions de femmes souffrent d'endométriose, une maladie chronique caractérisée par le développement anormal de tissu semblable à la muqueuse utérine en dehors de l'utérus.
Les symptômes comme les douleurs pelviennes modérées à sévères, les douleurs menstruelles et les problèmes de fertilité peuvent avoir de lourdes conséquences sur le bien-être physique et mental. De nombreuses femmes cherchent donc un diagnostic officiel auprès d'un médecin.
Bonne nouvelle : il existe des traitements efficaces qui peuvent soulager les symptômes de l'endométriose et contribuer ainsi à réduire l'impact de la maladie et à améliorer la qualité de vie des femmes atteintes d'endométriose.
Il est essentiel de collaborer avec des professionnels et de poser un diagnostic pour soulager les symptômes de l'endométriose.
Il existe plusieurs options thérapeutiques, allant des médicaments contre la douleur et les thérapies hormonales aux interventions chirurgicales pour retirer les lésions. Le choix du traitement doit être une décision concertée entre vous et votre médecin traitant et ce en fonction de vos besoins individuels et de la période de votre vie dans laquelle vous vous trouvez. Pour chaque traitement, nous décrivons brièvement ci-dessous ce qu'il implique et quels sont les effets secondaires les plus courants. Pour une liste complète des effets secondaires, veuillez contacter votre médecin ou consulter la notice du médicament.
Médicaments contre la douleur:
Analgésiques
Les analgésiques tels que le paracétamol soulagent la douleur et ont des propriétés antipyrétiques. Cependant, il n'existe pas d'études prouvant leur efficacité dans le traitement de la douleur liée à l'endométriose. Parfois, ils sont utilisés en combinaison avec des Anti-Inflammatoires Non-Stéroïdiens (AINS).
Effets secondaires : Le paracétamol présente rarement des effets secondaires lorsqu'il est utilisé normalement. Parfois, des réactions d'hypersensibilité peuvent survenir, telles que des éruptions cutanées ou de l'urticaire.
Les AINS (Anti-Inflammatoires Non-Stéroïdiens)
Il existe de nombreux AINS sur le marché (ibuprofène, naproxène, …). Tous les AINS ont des propriétés analgésiques et antipyrétiques, mais sont également fortement anti-inflammatoires. En raison de cette propriété, ils sont largement utilisés dans les maladies où la douleur est causée par une inflammation.
Effets secondaires : Les AINS peuvent avoir des effets secondaires graves. Le plus connu est le mal à l'estomac et le risque d'ulcère gastrique. D'autres effets secondaires incluent une coagulation sanguine retardée (ecchymoses plus rapides, saignements prolongés des plaies). Dans la mesure du possible, il convient d'éviter une utilisation prolongée.
Traitements hormonaux:
Ces traitements vont influencer la production d'hormones nécessaires à la construction de l'endomètre, à l'ovulation et aux menstruations. Les traitements hormonaux existent sous différentes formes. Ils peuvent aider à soulager la douleur, mais ils ne feront pas disparaître les lésions d'endométriose existantes. De plus, ils ne sont pas tous indiqués pour la douleur liée à l'endométriose. Les médicaments hormonaux nécessitent généralement environ 3 à 6 mois pour que leur efficacité puisse être correctement évaluée. Ce qui fonctionne pour une femme peut ne pas fonctionner pour une autre.
La pilule (contraceptive) combinée
La pilule contraceptive combinée empêche l'ovulation. Les hormones contenues dans cette pilule contraceptive entraînent une faible croissance de l'endomètre, ce qui réduit l'intensité des saignements menstruels.
Cependant, l'utilisation de la pilule ne fera pas disparaître les lésions d'endométriose.
Les effets secondaires associés à l'utilisation de la pilule contraceptive comprennent : maux de tête, seins tendus, nausées, rétention d'eau, changements d'humeur comme une sensation de tristesse ou d'anxiété.
Progestatifs
Les progestatifs sont des hormones féminines qui ont un effet similaire à la progestérone naturelle. Les progestatifs bloquent le cycle menstruel, la croissance de l'endomètre et des lésions d'endométriose. La prise de progestatifs arrête la progression de l'endométriose et peut réduire les symptômes. Cependant, l'utilisation de progestatifs ne fera pas disparaître les lésions d'endométriose.
Les effets secondaires associés à l'utilisation de progestatifs peuvent inclure : maux de tête, sensibilité mammaire, prise de poids, saignements vaginaux irréguliers, fatigue.
Le stérilet hormonal
Le stérilet hormonal est inséré dans la cavité utérine. Il libère une hormone progestative (lévonorgestrel) dans cette région, ce qui empêche l'épaississement de l'endomètre et le place dans une ‘phase de repos’. Le stérilet hormonal fonctionne comme contraceptif, et quelques mois après sa mise en place, il est probable que les menstruations s'arrêtent.
L'avantage du stérilet hormonal par rapport à la pilule contraceptive, par exemple, est que l'hormone progestative est principalement présente dans la cavité utérine et dans la cavité abdominale, et seulement en très faible quantité dans le sang. L'hormone agit donc de manière très locale. Si vous commencez un traitement avec un stérilet hormonal en tant que patiente atteinte d'endométriose, il devrait y avoir une amélioration des symptômes après quelques mois. Sinon, cela signifie que le traitement n'est pas suffisamment efficace.
Les effets secondaires les plus courants sont : douleurs dorsales et/ou abdominales, saignements vaginaux irréguliers ou une infection de l'utérus.
Les agonistes de la GnRH (Hormone de libération des gonadotrophines)
Les agonistes de la GnRH bloquent la menstruation depuis le cerveau, ce qui entraîne une très faible concentration d'œstrogènes dans le sang et arrête le développement des lésions d'endométriose. Les agonistes de la GnRH sont administrés par injection tous les mois ou tous les trois mois. L'inconvénient de ce groupe de médicaments est qu'ils peuvent provoquer des bouffées de chaleur et d'autres symptômes de la ménopause. En raison du risque de perte de densité osseuse, les agonistes de la GnRH ne peuvent être administrés que pendant une courte période (max. 6 mois).
Les effets secondaires associés à l'utilisation d'agonistes de la GnRH peuvent inclure : bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, maux de tête.
Les antagonistes de la GnRH
Les antagonistes de la GnRH bloquent la menstruation depuis le cerveau, ce qui entraîne immédiatement une très faible concentration d'œstrogènes dans le sang et arrête le développement des lésions d'endométriose. La combinaison avec une thérapie de substition (addback) (une faible dose d'œstrogène et de progestérone) permet de réduire les symptômes de la ménopause et de prévenir la perte de densité osseuse à long terme. Cependant, l'utilisation de ce groupe de médicaments ne fera pas disparaître les lésions d'endométriose.
Les effets secondaires les plus courants sont les bouffées de chaleur ou les maux de tête.
Dans certains cas d'endométriose, une intervention chirurgicale peut soulager considérablement les symptômes. Votre obstétricien ou gynécologue peut vous conseiller les traitements chirurgicaux les plus adaptés.
Laparoscopie
Une laparoscopie, également appelée chirurgie par cœlioscopie, est une intervention au cours de laquelle le médecin examine la cavité abdominale à l'aide d'une caméra appelée laparoscope. Parfois, la laparoscopie est utilisée pour établir un diagnostic, appelée laparoscopie diagnostique. La laparoscopie opératoire ou thérapeutique est utilisée pour enlever les lésions endométriotiques à l’aide de plusieurs petites incisions dans la paroi abdominale. Deux à quatre petites incisions sont pratiquées dans l'abdomen. Le laparoscope, la caméra, est inséré par l'incision près du nombril ; l'équipement auxiliaire (comme des ciseaux, un laser, une pince, etc.) est inséré par les autres incisions. En raison des dommages minimes à la paroi abdominale (chirurgie minimale invasive), la période de récupération est plus courte que pour une laparotomie (où la paroi abdominale et le péritoine sont ouverts par une incision). Le médecin peut enlever des adhérences, des kystes, des lésions endométriotiques, voire tout l'utérus.
Hystérectomie
C'est la solution la plus radicale dans le traitement de l'endométriose, car elle implique le retrait partiel ou total de l'utérus. Cependant, cela ne signifie pas nécessairement que d'autres lésions d'endométriose ne vont pas persister ailleurs. Les experts conviennent que "cette opération n'est pratiquée que lorsque les autres traitements thérapeutiques ne sont pas efficaces et/ou chez les patientes qui ne souhaitent plus avoir d'enfants". Une hystérectomie peut être réalisée par voie abdominale, laparoscopique ou vaginale.
Les approches holistiques peuvent compléter les traitements médicaux et chirurgicaux en se focalisant sur le bien-être général des femmes souffrant d'endométriose. Une aide nutritionnelle et un changement des habitudes alimentaires peuvent jouer un rôle dans la réduction de l'inflammation et donc dans la gestion des symptômes.
Combinées à la médecine traditionnelle, comme la médication et/ou la chirurgie, ces techniques peuvent apporter un réel soulagement physique et émotionnel.
Les pratiques telles que l'acupuncture, le yoga et la physiothérapie offrent des méthodes non-pharmacologiques permettant de soulager la douleur et de réduire le stress. Les techniques psychocorporelles, telles que la méditation et les exercices de relaxation, suscitent également un intérêt en raison de leurs avantages potentiels.
De nombreuses femmes souffrant d'endométriose éprouvent des difficultés à tomber enceintes en raison de l'impact de la maladie sur leurs organes reproducteurs.
Les techniques de procréation assistée comme la fécondation in-vitro (FIV) et l'insémination intra-utérine (IIU) constituent des aides précieuses pour aider les femmes atteintes d'endométriose à réaliser leur désir de grossesse.
Le maintien de la fertilité est un autre aspect important de la prise en charge de l'endométriose.
La prise en charge de la douleur est un aspect indispensable du traitement de l'endométriose. La thérapie du plancher pelvien s'attaque aux tensions et aux dysfonctionnements musculaires qui contribuent à la douleur.
Les équipes de soins multidisciplinaires peuvent être composées de gynécologues, de spécialistes de la douleur, de psychologues, de coachs de sport, de nutritionnistes, .... Elles proposent une approche multidisciplinaire dans le traitement de l'endométriose.
Il ne faut pas négliger le soutien psychologique grâce à une plateforme qui permet aux patientes d'échanger leurs expériences et d'apprendre à gérer la maladie sur le plan psychologique et émotionnel.
En adaptant les plans de traitement aux besoins individuels, ces équipes veillent à ce que les patientes reçoivent des soins personnalisés en tenant compte de la nature complexe de la maladie. L'objectif est non seulement de lutter contre les symptômes mais aussi d'améliorer la qualité de vie générale.
Les différentes options qui existent et le large choix en matière de soins permettent aux femmes atteintes d'endométriose de retrouver de l'espoir et de reprendre le dessus sur la maladie.
La recherche d'une meilleure qualité de vie n'est pas seulement une nécessité médicale : cela prouve la force et la persévérance des femmes qui luttent chaque jour contre les difficultés liées à l'endométriose.
En prenant des décisions éclairées en collaboration avec une équipe multidisciplinaire, les femmes peuvent envisager un avenir meilleur bien au-delà des limites imposées par l'endométriose.